Les méligèthes gagnent du terrain Les méligèthes gagnent du terrain
En 2005, les populations de méligèthes ont explosé dans des régions jusqu'alors épargnées.
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Hôtes habituels des grands bassins producteurs de colza, les méligèthes ont colonisé de nouvelles zones en 2005. «Leur pression a pu être contenue en Bourgogne, Champagne-Ardenne ou Lorraine, estime Didier Chollet, ingénieur régional du Cetiom, basé à Lyon. En revanche, les problèmes se sont étendus à d'autres régions: Franche-Comté, sud de la Bourgogne, nord du Rhône-Alpes, Auvergne, Normandie, nord de la Picardie, Nord-Pas-de-Calais...»
Les niveaux de populations observés s'expliquent notamment par les conditions climatiques. La vague de froid, très tardive, s'est poursuivie jusqu'à la mi-mars, suivie d'un réchauffement brutal. Le démarrage du colza, retardé, a coïncidé avec un vol massif de charançons de la tige, rapidement suivi des méligèthes. Habituellement, ces insectes se dispersent sur différentes plantes en fleurs, comme les pissenlits, mais le printemps tardif n'a pas permis à ces plantes relais de jouer leur rôle. De plus, les conditions peu poussantes ont allongé la période de sensibilité de la plante, de la sortie des boutons aux premières fleurs.
Des colzas déjà affaiblis
En général, le méligèthe n'est pas le ravageur le plus dommageable du colza. Toutefois, les attaques sont survenues sur des colzas déjà affaiblis, qui avaient perdu leur capacité de compensation.
«La situation a parfois été catastrophique, allant jusqu'à des broyages de parcelles qui n'ont jamais fleuri, témoigne Louis-Marie Allart, du bureau régional de Dijon. Ces parcelles avaient connu une implantation et une levée difficiles, des vols records de charançons du bourgeon terminal, puis des conditions climatiques peu poussantes. Les méligèthes sont venus finir le travail.» Dans ces secteurs, trois ou quatre applications d'insecticides ne sont pas venues à bout des populations. L'efficacité des produits, de l'ordre de 70%, est insuffisante face à ces niveaux de populations, même si elles sont encore sensibles.
«Les résistances aux pyréthrinoïdes ont l'air de suivre cette extension des ravageurs, observe Yannick Ballanger, animateur du groupe de travail sur les méligèthes sous l'égide de l'AFPP (Association française de protection des plantes). Dans le nord de la région Rhône-Alpes, des populations résistantes ont par exemple été caractérisées cette année (voir les cartes ci-contre). En Alsace, à côté d'insectes sensibles, une population a été évaluée résistante.»
Résistance: trois matières activesFace aux résistances, trois matières actives conservent encore une efficacité: deux pyréthrinoïdes particulières (tau-fluvalinate et bifenthrine) et un organophosphoré (malathion). Celui-ci permet d'alterner les familles chimiques utilisées, mais est peu utilisé. «Dans un contexte de recours préférentiel au tau-fluvalinate et à la bifenthrine, mieux vaut rester vigilant, confie Yannick Ballanger: d'autres pyréthrinoïdes, utilisés dans la lutte contre le charançon de la tige, touchent aussi les méligèthes.» En Suisse, le thiaclopride (famille des néonicotinoïdes) est homologué sur méligèthes. |
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